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GEORGES PAPAZOFF, L’ECLAIREUR

Commissaire : Maria Vassileva, dr ès Arts
16/12/2022 – 19/03/2023, Galerie nationale – Le Palais
(1, place Kniaz Alexandre I, Sofia)

Vernissage : vendredi 16 décembre, 18h00

La Galerie nationale présente Georges Papazoff, un peintre dont le parcours artistique s’étend de Yambol à Paris. Cette importante exposition, qui commémore le cinquantenaire de son décès, constitue la première grande rétrospective de l’artiste en Bulgarie, après l’exposition Georges Papazoff. Œuvres du fonds du Musée Petit Palais, Genève en 1988 à Sofia.

Georges (Gueorgui) Papazoff est né en 1894 à Yambol, Bulgarie, et décède en 1972 à Vence, France. En 78 ans, il parcourt l’Europe, entre sa ville natale et les grandes capitales européennes, vit à Prague, Vienne, Munich, Berlin et Paris, où il s’installe définitivement en 1924. Dans son Dictionnaire du surréalisme, paru en 1982 à Paris, l’écrivain et historien d’art Édouard Jaguer nous apprend, que « Papazoff est certainement l’un des précurseurs de ce que l’on appelle aujourd’hui le surréalisme abstrait du milieu des années 20, au côté de Miro, Ernst, Malkin et Masson ». Son œuvre est associée à l’expressionnisme, au cubisme, au fauvisme et au dadaïsme. Son imagination sans bornes le transporte à travers une multitude de mouvements stylistiques et divers courants de pensée.

Bien que difficile à classer dans une école artistique particulière, force est de constater que Georges Papazoff embrasse assurément l’esprit de découverte et d’expérimentation de la première moitié du XXe siècle.

La commissaire Maria Vassileva, docteur en histoire de l’art, a sélectionné une centaine d’œuvres (peintures et dessins) issues des fonds de la Galerie nationale de Sofia, de la Galerie d’art Georges Papazoff de Yambol, de l’Association des Amis du Musée du Petit Palais de Genève, du Musée national d’Art moderne de Zagreb, Croatie, et de la collection de l’entreprise Universal Investment Advisory SA, Genève. La plupart sont exposées pour la première fois en Bulgarie.

Le design de l’exposition, conçu par les architectes Kirill Ass et Nadia Korbut, se développe avec un souci de chronologie dans 7 salles du deuxième étage du Palais et propose une lecture thématique de l’œuvre de l’artiste dans le contexte du surréalisme européen. Les visiteurs auront l’occasion de découvrir ses dessins précoces, créés à Prague et provoqués par ses contacts avec les expressionnistes allemands à Munich ou Berlin, mais aussi les frottages et compositions au sable des années 1920. On découvrira des œuvres inspirées par des motifs folkloriques bulgares : « Le tablier » (1927), « Le feu » (1925-1926), « Composition » (vers 1925), « La force bulgare » (1928).

Une place centrale revient au portrait de la mère de l’artiste, ainsi qu’à des tableaux dédiés à son ami André Derain. Un portrait de Georges Papazoff par Derain est également exposé. Parmi les accents de l’exposition, on aura du plaisir à contempler la version Papazoff (1957) du Rêve de la Bohémienne endormie (1897) de Douanier Rousseau, exposée aux côtés des séries « Chiens de cirque » et « Gladiateurs » produites à la même époque.

L’artiste trouve une source d’inspiration dans la mer et crée nombre d’œuvres sur des sujets marins, de même que des paysages de la région de Dordogne. Il consacre une part importante de son activité à la série des « Baigneuses » qu’il développe entre 1920 et 1960. Une place particulière revient aux dessins et peintures de la série « Éclaireurs », liée à ses souvenirs de guerre. Les cônes lumineux des prospecteurs de la ligne de front se retrouvent sous forme d’éléments constructifs dans nombre d’œuvres de Papazoff et contribuent à conférer un style original portant des traces de cubisme, de futurisme et de surréalisme. Leur profonde symbolique prédispose à s’emparer du nom de la série pour titre de l’exposition.

Maria Vassileva est auteure d’un riche catalogue (en bulgare, français et anglais) contenant des reproductions d’œuvres de Papazoff, quelques analyses rares et informations peu connues sur la vie et l’activité de l’artiste. Son étude définit la place de Papazoff dans le contexte des mouvements artistiques novateurs de la première moitié du XXe siècle et révèle sa participation et sa contribution à leur confirmation. La Galerie nationale publie un catalogue (en bulgare et en anglais) des œuvres de Georges Papazoff qu’elle possède. La traduction en bulgare de l’autobiographie de Georges Papazoff (titre original en français Sur les pas du peintre. Suivi de documents et témoignages », Galerie de Seine, Paris, 1971) sera également disponible dans les librairies du Palais et du Carré 500.

Parallèlement à l’exposition au Palais, dans la salle 7 du Carré 500, espace traditionnellement réservé aux œuvres de Papazoff détenues par la Galerie nationale, seront exposés des tableaux de Papazoff prêtés par les galeries d’art de Sliven et Yambol.

L’exposition est réalisée grâce au soutien financier du ministère de la Culture et avec l’aimable coopération de M. Gueorgui Vassilev et Universal Investment Advisory SA, Genève.

La mise en œuvre du projet a été soutenue par un comité d’honneur composé de :
Gueorgui Vassilev, Collectionneur et philanthrope
Georgi Gospodinov, écrivain
Irina Petrescu, Attachée culturelle, Institut français de Bulgarie
Kiril Valchev, Directeur général de l’Agence bulgare de presse
Marina Ludemann, Directrice du Goethe Institut, Sofia
SEM Raymund Furrer, Ambassade de Suisse en Bulgarie

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