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Histoire du bâtiment de l’Institut français de Bulgarie

Le bâtiment au 3 place Slaveykov à Sofia, dans les années 1920

L’histoire de l’Institut français de Bulgarie remonte au début du XX siècle.

C’est alors que la première Alliance Française voit le jour en 1904, avec pour but de diffuser la langue, la littérature et la culture françaises et de promouvoir l’échange culturel entre la Bulgarie et la France.  Très vite, une communauté francophone locale se forme et l’Alliance Française ouvre des antennes dans d’autres villes : Varna (1907), Veliko Tarnovo (1910), Burgas (1920) et Roussé (1926).

À Sofia, peu après l’inauguration de celle qui fut la première Alliance française, une campagne de levée de fonds pour la construction d’un nouveau bâtiment est lancée. Grâce à l’enthousiasme et à la générosité  de la communauté francophone et francophile de Bulgarie, le 14 juillet 1924, la première pierre d’un nouveau bâtiment est posée. Le démarrage de la construction fait le titre d’un reportage au quotidien national de l’époque, « Zora ».

Le nouveau bâtiment est situé au 3, place Slaveykov. C’est l’architecte Stantcho Belkovski qui en dessine le projet. Diplômé en Allemagne dans les années 1910, il revient en Bulgarie après la Première Guerre Mondiale et contribue à la modernisation de l’architecture à Sofia, mais aussi sur l’ensemble du territoire bulgare. Reconnu aujourd’hui comme l’un des architectes phares du XX siècle, il a bâti de nombreux bâtiments publics qui font partie du patrimoine architectural de la Bulgarie. Un soin particulier est porté sur la salle Slaveykov, qui devient, avant même le prestigieux Bulgaria Hall, le lieu prisé des mélomanes pour sa parfaite acoustique. 

Le bâtiment à la place Slaveykov est inauguré exactement un an après l’ouverture du chantier, soit le 14 juillet 1925. À cette occasion, une cérémonie festive a été organisé, en présence du premier ministre de la Bulgarie, de nombreux ministres bulgares et ministres plénipotentiaire d’autres pays, des légations. La cérémonie a été ouverte par le Président de l’Alliance française Marcel Charlot et le ministre plénipotentiaire de la France en Bulgarie Emile Dard. Dans les décennies qui suivent, l’Alliance Française devient un lieu incontournable pour les apprenants de français et le cercle intellectuel et culturel de la capitale bulgare.

Le bâtiment de l’Institut français de Bulgarie aujourd’hui

En 1948, alors que le régime communiste régit le pays, le ministère de l’Intérieur interdit les Alliances Française sous prétexte d’espionnage. En 1957, un Centre d’étude des langues étrangères est ouvert dans le bâtiment.

Dans les années 70, par décret publié au Journal Officiel, il rejoint la liste des monuments du patrimoine culturel immobilier bulgare.

Quarante et un an plus tard, une nouvelle époque des relations franco-bulgares commence avec la chute du Mur de Berlin. C’est ainsi qu’en 1991, l’Institut français de Bulgarie est fondé, afin de créer des ponts entre les deux pays, dans les domaines de la coopération institutionnelle, culturelle, linguistique, éducative, universitaire et scientifique. Pendant des années, il se situe dans un bâtiment au 2, rue Dyakon Ignatii, à quelques pas du bâtiment de la première Alliance française.

C’est en janvier 2014, après quelques années de réhabilitation et l’intervention de nombreuses personnalités francophones et francophiles, que le bâtiment est restitué à la France sous la forme d’un bail emphytéotique, et que   l’Institut français de Bulgarie revient s’installer définitivement 3, place Slaveykov.