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Roms d’Europe, Cœur des Balkans : Regards croisés à l’Institut français de Bulgarie, du 2 au 5 juin 2025, Salle Slaveykov

Roms, Tsiganes, Manouches, Bohémiens, Romanichels, Sintis, Gitans… les appellations varient selon les lieux et les époques, pour désigner un peuple présent en Europe depuis le XVe siècle. Loin d’être marginal, il a tissé au fil des siècles  des liens profonds avec les cultures, les langues et les sociétés européennes, dont cette nation est une composante à part entière.

Du 2 au 5 juin 2025, l’Institut français de Bulgarie ouvre grand ses portes aux cultures roms. A travers des projections et des soirées de rencontres, ce cycle mettra en lumière leur histoire, leur créativité, et la diversité de leurs expressions artistiques à l’échelle européenne.  

Entrée libre. Sur inscription. Interprétariat français/bulgare.

CHOISISSEZ VOS ÉVÉNEMENTS : INSCRIPTION

CONCERT DE L’ORCHESTRE KARANDILA : INSCRIPTION

Ces évènements sont organisés en partenariat avec le MUCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille) et l’association AMALIPE.

Ce cycle entend contribuer à une meilleure reconnaissance de la place des Roms dans nos sociétés, en valorisant leur rôle d’acteurs culturels, artistiques et citoyens d’Europe.

Programme

Lundi 2 juin, 18h30 – 21h00 Soirée cinéma « Le Bal »

La soirée débutera par la projection du film documentaire « Le Bal » (2024, 60 min., en bulgare, sous-titré en français), suivie d’un échange avec Cécile Canut, l’une des réalisatrices, et Stefka Nikolaeva, collaboratrice du film et personnage principal.

Le Bal est le premier film d’une série de six épisodes, co-réalisés par Stefka Nikolova et Cécile Canut, sous le titre Nadezhda. Cette série retrace les joies et les épreuves du quotidien d’une famille Rom de Sliven à travers les grandes étapes de la vie (naissance, baptême, remise de diplôme, mariage et enterrement). Nous assistons dans « Le Bal » à la cérémonie de remise des diplômes de fin du lycée de la jeune Stefka Nikolaeva qui fait la fierté de la famille.

Mardi 3 juin, 18h30 – 20h30 Histoire et identités Roms

Cette deuxième soirée sera consacrée à l’histoire et aux identités Roms dans le contexte européen.

Elle s’organisera en deux temps, un retour sur les grandes lignes de l’histoire contemporaine des Roms en Europe et un échange autour de la diversité et de l’évolution actuelle des identités Roms.

Table ronde 1 : « Les Roms dans l’histoire européenne »

  • Henriette Asséo, historienne, École des Hautes études en sciences sociales (EHESS)
  • Grégoire Cousin, directeur scientifique de la revue Études Tsiganes
  • Tatiana Sirbu, historienne, Université catholique de Louvain
  • Modérateur : Luc Lévy, conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France et directeur de l’Institut français de Bulgarie

Table ronde 2 : « Les identités Roms aujourd’hui »

  • Alexei Pamporov, sociologue à l’Académie bulgare des Sciences
  • Ognyan Isaev, doctorant en anthropologie, Université de Sofia
  • Deyan Kolev, président d’AMALIPE (Centre pour le dialogue inter-ethnique)
  • Cécile Canut, sociolinguiste, Université Paris Cité, lauréate de l’Institut universitaire de France
  • Modérateur : Yoann Thériaud, attaché de coopération institutionnelle, ambassade et Institut français

Mercredi 4 juin, 18h30 – 21h00 Créativité culturelle rom

Cette soirée sera consacrée à la créativité culturelle et artistique des Roms. En première partie, nos intervenants échangeront sur les différentes formes d’expression artistique : poésie, peinture, musique, théâtre, cinéma et expositions. En seconde partie nous assisterons à un concert de la fanfare Karandila de Sliven.

Table-ronde :

  • Françoise Dallemagne, curatrice au MUCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille), retour d’expérience sur l’organisation de l’exposition Barvalo (« Barvalo : Roms, Sinti, Manouches, Gitanos, Gens du voyage… », 2023)
  • Elora Weill-Engerer, doctorante à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), présentation de l’écrivaine et peintre rom autrichienne Ceija Stojka (1933-2013)
  • Natalia Tsekova, actrice de théâtre en Bulgarie : témoignage sur le déficit de représentations positives des Roms dans le champ artistique
  • Eric Cron, réalisateur, partage sur la création du documentaire Chakaraka
  • Modérateur : Arnaud Baubérot, attaché de coopération universitaire et scientifique, ambassade et Institut français

20h00 Concert de l’Orchestre Karandila avec la chanteuse Valentina

INSCRIPTION

L’orchestre Karandila, phénomène sur la scène musicale bulgare, captive le public depuis trois décennies avec sa fusion unique de tradition et d’innovation. Fondé en 1994 à Sliven, l’orchestre a fait ses débuts au festival Romfest de Stara Zagora la même année. Son nom vient de Karandila, un parc pittoresque situé près de Sliven, dont le nom turc évoque l’esprit du passé et les influences orientales.

La palette musicale de Karandila est extrêmement riche et variée. Ils s’inspirent d’un riche répertoire comprenant des mélodies orientales, arabes et turques apportées sur nos terres par les fanfares militaires ottomanes, ainsi que des airs arméniens et saracatsanes. Mais la plus grande influence sur leur musique exerce sans aucun doute la musique rom des Balkans et la musique traditionnelle bulgare.

Le fondateur de l’orchestre, le trompettiste populaire de Sliven Angel Tichaliyev, s’est fixé l’objectif ambitieux de faire revivre l’esprit des fanfares bulgares traditionnelles, tout en révolutionnant leur son en y ajoutant une touche de modernité. Aujourd’hui, le son de Karandila est extrêmement varié et englobe un large éventail de styles. Cette diversité amène beaucoup de gens à penser que les racines des fanfares de la Nouvelle-Orléans pourraient se trouver dans la musique des Balkans. Leurs airs sont saturés de compositions incorporant des éléments de bebop, beaucoup de swing et un fort groove oriental.

L’ascension de Karandila a été phénoménale. Leur musique est présentée avec succès par Milan Ognyanov dans le documentaire « Éte gitan », coproduit par la chaîne française Canal+. À partir de 1999, ils participent à de nombreux festivals prestigieux à travers l’Europe, notamment Jazz Across The Border à Berlin, Europalia en Belgique, et le Balkan Fever Festival à Vienne. En 2000, ils accompagnent Goran Bregović en tournée italienne, puis poursuivent leur parcours dans toute l’Europe. En 2002, la chanteuse Anita Christy rejoint le groupe, nièce du légendaire clarinettiste bulgare Ramadan Lolov. Ils collaborent avec le musicien Hubert von Goisern et la fanfare allemande de renommée mondiale Mardi Gras BB. Le groupe continue de se produire régulièrement dans des festivals renommés comme Guča Trumpet Festival, Salzburger Festspiele, ou encore Berkovitsa Berkovitsa Brass Band Festival (2022). En 2023, ils participent au festival WELCOME IN TZIGANIE en France, en compagnie du grand Ivo Papazov.

Le 4 juin, Karandila présentera son exceptionnelle maîtrise au public de Sofia en délivrant un concert à l’Institut français. Cette fois, l’orchestre s’associera à la talentueuse chanteuse Valentina, promettant une expérience musicale inoubliable. Le programme du concert comprendra des chansons roms populaires emblématiques telles que « Čaje Šukarije », des classiques intemporels de Šaban Bajramović et Milcho Leviev, ainsi que des compositions originales de l’orchestre. L’interprétation de l’hymne rom « Djelem Djelem », qui touchera sans aucun doute le cœur de tous les participants, constituera un moment fort.

Jeudi 5 juin, 18h30 – 20h30 : soirée cinéma Chakaraka

Présentation du film par le réalisateur Eric Cron, suivie de la projection du film Chakaraka co-réalisé avec Sylvain Mavel (83 min., 2015, en français et bulgare, sous-titré en anglais). Ce documentaire retrace l’histoire de l’orchestre rom bulgare Chakaraka dans la banlieue de Bordeaux.

En septembre 2011, à Bordeaux, les autorités ordonnent la destruction d’un squat installé sous un ancien hangar de la SNCF, où vivent près de 600 personnes majoritairement Roms originaires de Bulgarie. Trois jours après cette évacuation, la mairie livre du bois et autorise une vingtaine de familles à reconstruire des cabanes à quelques dizaines de mètres de l’ancien squat. Parmi les habitants de ce nouveau lieu de vie, plusieurs sont musiciens. Ensemble ils montent l’orchestre Chakaraka. Pendant plus de deux ans les réalisateurs ont suivi l’histoire de cette formation musicale. Une immersion bouleversante au cœur de la culture rom où la musique apaise une vie précaire et laisse place à l’expression d’une inaltérable force de vivre.

Vendredi 6 et Samedi 7 juin – Festival des enfants Roms à Véliko Tarnovo (hors de Sofia)

En prolongement de ces journées, le centre AMALIPE pour le dialogue interculturel et interethnique, partenaire de l’Institut français de Bulgarie, organisera le Festival des enfants Roms « Cœur ouvert » à Veliko Tarnovo, les 6 et 7 juin 2025. Plus d’informations ici : https://amalipe.bg/en/roma-festival-2025-eng/

PARTICIPANTS

Alexei Pamporov

Alexei Pamporov

Sociologue à l’Académie bulgare des sciences

Cécile Canut

Cécile Canut

Sociolinguiste, Université Paris Cité

<strong>Deyan Kolev</strong>

Deyan Kolev

Président d’Amalipe (Centre pour le dialogue interethnique)

Elora Weill-Engerer

Elora Weill-Engerer

Doctorante à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), présentation de l’écrivaine et peintre rom autrichienne Ceija Stojka (1933-2013)

Eric Cron

Eric Cron

Réalisateur, partage sur la création du documentaire Chakaraka

<strong>Françoise Dallemagne</strong>

Françoise Dallemagne

Commissaire d’exposition de l’exposition Barvalo au MUCEM à Marseille

<strong>Grégoire Cousin</strong>

Grégoire Cousin

Directeur scientifique de la revue Études Tsiganes

Henriette Asséo

Henriette Asséo

Historienne, École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Natalia Tsekova

Natalia Tsekova

Actrice de théâtre en Bulgarie : témoignage sur le déficit de représentations positives des Roms dans le champ artistique

<strong>Ognyan Isaev</strong>

Ognyan Isaev

Doctorant en anthropologie, Université de Sofia

<strong>Tatiana Sirbu</strong>

Tatiana Sirbu

Historienne, Université catholique de Louvain

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